lundi 26 octobre 2009

Céu aux mille visages




Volta Logo, ppppppplease !

Céu à la Maroquinerie (23/10/09)


La surdouée Céu (http://www.myspace.com/ceumusic) est venue la semaine dernière présenter à Paris son deuxième cd "Vagarosa" (pour le moment seulement disponible en import).



Entre Céu et moi, c'est une histoire d'amour de longue date (voir ce post), enfin surtout de mon coté !
Son album éponyme a été, pour moi, le CD le plus écouté de 2005 et depuis je me demandais si le "Numero dois" allait sortir un jour : l'album de Sonantes avait été une bonne mise en bouche en 2008 mais avec "Vagarosa", on tient enfin la chose ! Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas déçus !



"Vagarosa" a été en grande partie écrit par Miss Céu et produit avec l'aide de son mentor (et également producteur de "Céu") , Beto Villares.
"Vagarosa" possède pas mal d'ingrédients qui ont fait le succès de "Céu", à savoir la voix délicieusement rauque de la demoiselle (en progrès), des mélodies accrocheuses, des climats variés, des collaborateurs éclairés, un mélange de styles quasi anthropophage, une production soignée, ...
On peut lui prévoir autant de succès qu'à son prédécesseur même si, à mon avis, il est "un poil" plus expérimental et demande un peu plus d'efforts de la part de l'auditeur.



Dire que ce concert de la Maroquinerie était attendu par le noyau dur des fans parisiens de Céu est donc un doux euphémisme : Je vous rassure tout de suite, là non plus on n'a pas été déçus et on a pu juger des progrès scéniques de la belle depuis un fameux concert à la Flèche d'or en 2005.
Dans ce concert parisien, Céu nous a joué la quasi intégralité du nouveau CD, une bonne partie du premier (vagarosa-isé) et 2 reprises de Martinho Da Vila et Ray Charles.


Idéalement secondée par ses 4 musiciens à la fois compétents et super concentrés (Lucas Martins - Basse, Bruno Buarque - Batterie, DJ Marco - Platines, Guilherme Ribeiro - claviers, guitare, accordéon), Céu a séduit un public mixte (franco-brésilien) par son charme, son énergie, ses chorégraphies...hum, personnelles, sa timidité somme toute craquante, son respect pour ses pairs musiciens (tels que Fela à qui elle dédie "Rainha" son incursion afro-beat).
Maintenant j'ai 2 requêtes personnelles : 1/Céu, j'espère qu'il ne faudra pas attendre 2013 pour ton prochain show parisien : 2/Céu, il faut dire au public français de se lever pendant le concert, sinon ça fait un peu "paradão " !

vendredi 23 octobre 2009

Saudades do métro de Tōkyō


Salarymen en costume, otakus à lunette, collégiennes en petite jupe, bébés utilisant leur premier téléphone portable 3G, personnage de mangas, femme d'affaire habillée de façon traditionnelle ou bien selon les dernières tendances,... : que de rencontres (silencieuses !) dans le métro !







En direct du métro de Tōkyō


Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le métro de Tōkyō : un des plus fréquentés du Monde, un des plus sûrs, un des plus propres, sûrement le plus ponctuel,... Ce ne sont pas des légendes !

Voici une Petite visite guidée :


Pour commencer, quelques chiffres : il y a 13 lignes qui appartiennent à 2 compagnies (la compagnie Tōkyō Métro a 9 lignes, la compagnie Toei a 4 lignes).
Sur ces 13 lignes peuvent potentiellement circuler 12,5 millions d'habitants, ce qui induit quelques exigences en termes de rapidité et de ponctualité des rames, sinon c'est le chaos assuré !



Cette machine semble à première vue un enfer pour un homo parisianus normal, mais on s'y fait ! C'est même pratique à l'usage (les japonais aiment qu'on leur mâche le travail)
Le plus dur est de mettre en version anglaise et d'avoir repéré sur le tableau voisin le prix du voyage entre la station de départ et la station d'arrivée (ce n'est pas comme à Paris avec un tarif unique).
Il reste néanmoins une embûche à surmonter par le néophyte en cas de changement de compagnie sur le trajet : dans ces cas-là, on peut regretter de ne pas avoir pris un pass à la journée valable sur tout le réseau.


Vous l'avez compris, nous sommes sur la ligne rouge et ce n'est visiblement pas l'heure de pointe..
Néanmoins, toutes les stations ne sont pas équipées de garde-fous (voir photo suivante).
Le principal danger du métro, outre une attaque au gaz sarin par une secte fanatique (cas heureusement rarissime !), est constitué par les "chikan" (hommes aux mains baladeuses) - c'est un problème sérieux et il y a même une brigade de police spéciale qui les pourchasse !



Scène inimaginable à Paris : on respecte la signalisation sur le sol !
On notera que c'était un jour de pluie...



Deuxième scène inimaginable dans nos contrées : on rentre poliment dans la voiture, chacun à son tour !


Les portillons sont un condensé de technologie japonaise : ils ont conçus pour laisser passer 2 personnes à la seconde (dans les 2 sens) - la position normale est "ouverte" mais gâre aux genoux si on ne présente pas son titre de transport !
Ceci dit, le japonais ne semble pas resquilleur dans l'âme...

dimanche 11 octobre 2009

Pierrick Pedron - OMRY au Sunset (10/10/09)


Le saxophoniste (alto) Pierrick Pedron, l'auteur d'"OMRY", l'un de mes albums préférés de 2009, s'est produit les 9 et 10 Octobre derniers au Sunset.



D'avantage qu'un disque, "OMRY" est un projet musical (http://www.myspace.com/pedronomry) et c'est d'ailleurs sous ce nom que se produisent P.Pedron et ses acolytes, soit :
Laurent Coq : Fender Rhodes / Piano
Fabrice Moreau : (Première) Batterie
Franck Agulhon : (Deuxième, eh oui !) Batterie
Vincent Artaud : Basse
Eric Löhrer : Guitares (qui remplaçait en fait le guitariste du CD : Chris De Pauw)


Laurent Coq


Eric Löhrer



Dans le CV de Pierrick Pedron, il y a un certain nombre de détails qui déclenchent a priori la sympathie : il est breton, il joue du saxophone alto, il est fan de Pink Floyd,..
J'avoue qu'en plus des éloges de la presse jazzistique, ça m'a pas mal motivé à m'intéresser à "OMRY" lorsqu'il est sorti.
Pour l'anecdote, certain(e)s lui trouvent même une certaine ressemblance avec Robert "Ironman" Downey Jr. , je vous laisse juges....
Mais, trêve de bétises !

Les 2 siamois de la batterie : F.Moreau et F.Agulhon


Vincent Artaud




En tout cas, Le disque "OMRY" est une merveille de fusion jazz-electro-rock-... (à vous de compléter) qui arrive à harmonieusement combiner différents univers tels que du jazz "classique" (P.P est un disciple de C.Parker), des climats rocks tendus ou plus planants à... la Pink floyd, une référence à Oum Kalsoum ("Omry" est à la base un thème de la légendaire chanteuse), des emprunts à Billy Cobham/Massive Attack....
...le tout avec, ce qui fait souvent défaut à ce genre de projets, à savoir de l'âme.
Pour moi, si dans au moins 90% des cas, "fusion" est synomyme de technique instrumentale parfaite mais froide voire vaine, "Omry" se caractérise au contraire par une musicalité sans faille, une grande variété et beaucoup de lyrisme.
Bref, un CD épatant dans lequel on redécouvre à chaque écoute des nouveaux détails !


On était donc très curieux de découvrir la version "Live" du projet et bien... on n'a pas été déçus !
En 2 sets d'une heure chacun, le sextet nous a livré une prestation très solide, rejouant "OMRY" en version directors cut.... prestation magnifiée par des choruses d'enfer (P.Pedron, bien sûr se taille la part du lion avec des envolées incandescentes... mais ses petits camarades ne sont pas en reste et j'ai notamment été impressioné par le solo de Vincent Artaud qui, avec sa basse et des pédales d'effet, a réussi à monter une mini-symphonie en rajoutant des boucles l'une après l'autre).
Bref, un concert TTT (comme dirait Télérama) ! J'espère que c'est gravé quelque part (message particulier !).


Histoire de faire la fine bouche, dommage qu'ils ne nous aient gratifiés que d'un seul rappel (le standard "A Nightingale Sang In Berkley Square" avec L.Coq et P.Pedron seuls maîtres à bord, leurs collègues ayant pris la poudre d'escampette...),...
On aurait aimé les voir se frotter à des morceaux de rock, tels que ceux de Radiohead, par exemple.
Mais çe sera peut-être pour Omry II ou IV,.. qu'on est déjà impatient de découvrir...

mardi 6 octobre 2009

Les bolincheurs (des bateaux et des hommes)







(Petit hommage à mes "hôtes d'une nuit")

Une nuit à bord du Basse-Gouach (2ième partie)

Etait-ce une manifestation de ma bonne étoile ou de ma mauvaise étoile?

J’avais vu sur le "Télégramme de Brest" une annonce de la part de "l’association des bolincheurs de Bretagne" qui, chaque année, invite durant l’été les touristes en quête de sensations vraies à passer la nuit sur un des fameux bolincheurs (voir message précédent).
Aventure humaine, coucher de soleil au milieu d’une mer d’huile, seulement troublée par les cabrioles des marsouins, ...je m’étais évidemment fait tout un film de cette proposition et me voila donc à l’heure prévue sur un quai du port de Douarnenez en attendant le départ de cette fascinante aventure.

Voila le compte-rendu exhaustif – à la première personne - de cette grande épopée maritime.


19h15 :
Me voila devant le fameux "Basse-Gouach". L’équipage est au complet, on procède aux derniers préparatifs – en ce qui me concerne, il est encore temps de rebrousser chemin !



19h37 :
L’appel de l’aventure a finalement été plus fort que ma trouille et nous voila partis. Le Basse-Gouach s’éloigne de Douarnenez sous un beau soleil, cool !



19h48 :
Lorsqu’on arrive sur la première zone de pêche, les meilleures places sont déjà prises par les collègues…C’est ballot !



20h00 :
Une des premières tentatives de mise à l’eau du filet , elle va se solder par un échec (genre on a chopé une seule sardine manifestement égarée et une étoile de mer).



20h20 :
ça ne s'arrange pas- on se demande ce qu'a réussi à attraper de son coté le "War Roag 3"
On doit s’éloigner et aller nettement plus au nord, du coté de la rade de Brest.


21h50 :
Le jour baisse, on tente une nouvelle zone mais...encore chou blanc…
J’espère que l’équipage ne pas va croire que c’est moi qui porte la poisse. Pour le moment, ils étaient plutôt sympas avec moi.
En tout cas, je suis déjà à la punition car j’ai un début de mal de mer (heureusement, on en restera là…pas de manifestation outrancière…. on a quand même sa petite dignité).


23h14 :
Il commence à faire froid mais l’équipage ne moufte pas et garde toujours la même énergie.
Il en faut pour remonter le filet, même vide !
Le sonar a détecté un nouveau banc de sardines, on largue la bouée lumineuse....


23h18 :
Ce coup-ci, c’est le jackpot (genre 3 tonnes de sardines d’un coup) et cela augure bien de la suite de la nuit.
Ce qui impressionne c’est que les manœuvres sont hyper bien rodées, chacun à son poste fait ce qu’il faut, le tout sans trop se parler ! On dirait un pack en mélée ou des mécaniciens en train de changer les pneus d’une formule 1 : concentration, coordination, efficacité !
Autre chose impressionante : le ballet des mouettes qui ont tout compris de la bolinche et accompagnent chacune des manoeuvres du bateau, avec l'espoir de ramasser leur part du butin !


Une bonne partie de la (longue.. longue) nuit :
Tandis que le touriste a toujours le mal de mer, la pêche continue et la chance a effectivement tourné. En 4 levées, on arrivera à remplir les cales du bateau.
Vers 2h du matin, après une nouvelle mise à l’eau fructueuse, un large sourire éclaire les visages, on va rentrer !
Histoire de ne pas s’ennuyer, le second se met à recoudre les filets, c’est toujours ça de gagné !

5h00 du matin :
Le bateau est rentré au port – ouf ! c'est pas qu'on s'ennuyait mais...
Ceci dit, il faut maintenant penser à vider le bateau !
Comme il faut décidemment savoir tout faire quand on est marin – c’est le commandant qui conduit le fenwick.


5h21 du matin :
Les sardines sont transvasées du bateau dans des nouvelles caisses.
La nuit n’est pas terminée pour l’équipage...
Je file à l'anglaise, mais le commandant a insisté pour me donner un énorme sac de sardines...que j'ai d'une certaine façon mérité. En tout cas, merci pour la nuit inoubliable et pour votre accueil ! Kenavo !

Moralité :
On ne peut qu'être admiratif devant le travail de ces bolincheurs, qui semblent vraiment aimer leur métier si difficile (je n'ose imaginer ce que ça donne en hiver) et le pratiquent avec beaucoup de savoir-faire et de modestie !

dimanche 4 octobre 2009

Une nuit à bord du Basse-Gouach (1ère partie)

Ne reculant devant aucun effort pour informer son prochain, notre vaillant reporter a passé, lors du mois d'Aout dernier, une nuit sur un bolincheur.
Ne vous sentez pas idiot si vous ne savez pas ce qu'est un bolincheur. Moi non plus, je ne savais pas ce que c'était il y a encore quelques semaines, et si j'entendais quelqu'un parler de "bolinche", je comprenais "beau linge" prononcé à l'alsacienne.


Maintenant que je suis moi-même affranchi sur le sujet, je suis en mesure de vous donner quelques explications préliminaires.
Donc, un bolincheur (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bolincheur) est un bateau qui pratique de façon traditionnelle la pêche à la sardine (mais aussi à l'anchois et au chinchard).
Un dessin valant mieux qu'un long discours, j'ai emprunté le diagramme ci-dessous au Télégramme de Brest pour vous décrire cette technique.



Le Basse-Gouach est un des derniers bolincheurs sud-finistériens; Il est immatriculé à St Guénolé mais opère également à partir de Douarnenez (haut lieu de la sardine s'il en est !).


La pêche à la sardine est une pêche avant tout nocturne qui se pratique environ la moitié de l'année.
Un bâteau tel que le Basse-Gouach peut pêcher environ 16t de sardines pendant une nuit (c'est sa capacité) mais c'est hautement aléatoire car cela peut-être ramassé en 2 heures ou en 10 heures.



La pêche à la bolinche est un mélange intéressant de tradition et de technologie. Le bateau est équipé de moyens modernes et notamment d'un sonar pour repérer les bancs de sardines mais c'est quand même à chaque fois un petit exploit (notamment physique) de ramener son quota de sardines.


(à suivre)