dimanche 26 avril 2015

Retratos do dia 2 de Fevereiro









La fête de Iemanjá à Salvador (2 Février 2015)

 

La fête de Iemanjá a lieu tous les 2 Février à Salvador de Bahia.
C'est, avec la fête de Bonfim, un des événements les plus populaires du calendrier local.


Iemanjá est la déesse de la Mer dans les religions afro-brésiliennes et elle est, à ce titre, particulièrement vénérée au Brésil où le syncrétisme religieux l'a également associée à la Vierge (Nossa Senhora da Conceição).
Elle reste également très présente, sous des noms différents, à Cuba, Haïti,... 


La fête a lieu sur la plage de Rio Vermelho et a connu ses origines en 1923 quand la communauté de pêcheurs a décidé de faire des présents à la déesse, un 2 Février, afin de mettre fin à une saison de mauvaises pêches.


Depuis cette date, encouragée puis condamnée par l'église catholique, tolérée et maintenant complétement adoptée, cette manifestation est devenue un rendez-vous immuable où le sacré et le profane se réunissent.

 
Sacré : c'est le jour où les bahianais viennent faire des offrandes à Iemanjá afin de s'assurer ses bonnes grâces pour l'année à venir (à Rio, une fête équivalente a lieu le 31 Décembre).  Iemanjá aime particulièrement les fleurs et le parfum, mais on peut également offrir des miroirs, poupées,.. que l'on installe dans des corbeilles.


Profane : comme souvent à Bahia, ce jour est une occasion de faire la fête dans la rue, notamment en période de pré-carnaval, et les marchands ambulants envahissent les rues voisines pour proposer des boissons et de la nourriture à une foule qui devient de plus en plus compacte (voire oppressante) au fur et à mesure que la journée avance.


La fête commence officiellement à l'Aube du 2 février mais, dès la veille au soir, les premiers fidèles viennent apporter leurs présents à la colonie de pêcheurs de Rio Vermelho où ceux-ci sont regroupés dans des grandes corbeilles collectives qui seront jetées en pleine mer lorsque la marée sera haute.


Dans les faits, pratiquement tout le monde (hormis les évangélistes, très nombreux à Bahia !) est concerné par la fête : adeptes du Candomblé, de l'Umbanda ou catholiques.
La queue pour déposer les présents forme un énorme serpent qui grossit, grossit...toute la journée.
 
 
La plupart des personnes viennent habillées en blanc. Mais il n'y pas d'autres règles : on peut venir tout seul et offrir directement à la déesse une rose ou un flacon de parfum, on peut venir en famille, on peut venir avec son terreiro, apporter une corbeille de présents dont la taille et le contenu vont montrer la richesse de celui-ci.


Pour la remise des cadeaux, on peut aussi louer une barque et aller les jeter soi-même en pleine mer.
Le chic du chic !
C'est aussi une façon pour les pêcheurs de se faire un peu d'argent de poche.


Il parait que, lorsqu'on lui offre un présent, Iemanjá peut l'accepter ou non, auquel cas la mer le rejettera.
Dans ce cas, ça porte évidemment malheur !

 
Assister à la fête de Iemanjá est, en tous cas, une expérience incroyable, qui sollicite tous les sens !
C'est évidemment haut en couleurs (le paradis du photographe !) et le son des tambours qui ne s'arrête jamais provoque une lègère sensation d'ivresse !
On y voit des scènes incroyables de danse, de transe, de thérapie !
On y voit des rites individuels ou collectifs...


Dommage que le soleil tape si fort car il faut une résistance physique hors norme pour tenir le coup sur cette plage (et encore plus dans la rue..) de l'aube au coucher du soleil !