dimanche 25 mai 2008
Bïa, un coeur vagabond
Les passerelles musicales entre le Brésil et la France ont toujours existé :
- le plus souvent dans le sens "Brésil vers France" : il suffit de se rappeler toutes les reprises de chansons brésiliennes qui ont fait des tubes en France, et leurs immortels interprêtes (Nicoletta, Michel Fugain ,Pierre Vassiliu, Marcel Zanini,..), - d'autres fois (plus rares), dans le sens "France vers Brésil" (Ainsi Henri Salvador s'auto-désignait comme l'inventeur de la Bossa-Nova), sans oublier des artistes français qui ont connu un certain succès au Brésil et que l'on retrouve avec surprise dans les bacs des disquaires de Salvador ou Belo-Horizonte (Joe Dassin, Christophe, Adamo,..).
Toutefois, celle qui, de nos jours, symbolise le mieux cette passerelle est sans aucun doute la chanteuse Bïa (rien à voir avec le Brevet d'Initiation Aéronautique, bien sûr !).
Bïa qui vit entre Montreal, Paris, Rio et Floripa (je suppose que c'est au Brésil) prend le risque, notamment dans son dernier CD en date "Coeur Vagabond", de mélanger avec raffinement des versions françaises (V.F) de chansons brésiliennes de C.Buarque, C.Veloso,.. ainsi que des versions portugaises de chansons françaises (L.Voulzy, Gainsbourg,.. et même Brassens), que l'on croirait des V.O (je ne sais pas si vous me suivez).
C'est vrai qu'elle a beaucoup d'atouts pour plaire, une très belle voix d'abord, un choix pertinent de répertoire, un don certain d'auteur (on dit que ses traductions des chansons de Chico Buarque ont été approuvées par le maître) et de compositrice, ..
En plus, elle montre sur scène une vraie présence, jouant sur différents registres tels que l'émotion, la séduction, un sens de la formule marrante, le dialogue avec le public,..
Bïa a montré tout ça (et même davantage) au Satellit Café le 23 Mai dernier pour ce qui était sans doute le dernier concert de la tournée "Coeur Vagabond".
Pour paraphraser Télérama, ce concert valait bien son TT.
On attend bien sûr les concerts parsisiens de la tournée à venir.
mercredi 21 mai 2008
Viva Antibalas !
Il faut dire que ce groupe new-yorkais s'impose depuis près de 10 ans (et 4 albums) comme le nouveau porte-étendard de l'Afrobeat, cette musique que Fela (et quelques autres comme Tony Allen) ont inventé à Lagos dans les années 70.
Fela est mort depuis plus de 10 ans mais l'Afrobeat n'a jamais été aussi présent et, à mon avis, une grande partie du mérite en revient à Antibalas qui a sû susciter des vocations aux US (Budos Band, Nomo, Kokolo Afrobeat orchestra), Canada (SoulJazz orchestra) et même.. en France (Fanga).
Antibalas reste néanmoins unique, grâce à des super compositions, des arrangements élaborés, et sur scène une grande générosité (le chanteur Amayo est super charismatique) et un grand sens de l'improvisation.
Sur scène, c'est une fête (de près de 3 heures) pour l'esprit et pour les sens !