Carnaval de Maragojipe

Quand on pense au Carnaval au Brésil, viennent d'abord à l'esprit les 3 carnavals majeurs que sont ceux de Rio, de Recife-Olinda, et Salvador.



Chacun son style : on va à Rio pour assister au défilé des écoles de Samba. On va à Recife (ou Olinda) pour vibrer au son de rythmes nordestins traditionnels tels que le maracatu, le frevo,... On va à Salvador pour défiler derrière les trios electricos au son de l'axé music.

Le carnaval de Salvador est un monstre qui attire 2 millions de personnes et c'est un fait que pour les habitants de Salvador et des environs, il faut choisir son camp : soit on adore le carnaval soit on le déteste. On aura mille et une (bonnes) raisons pour l'une ou l'autre option.

Pour les bahianais que le coté commercial et les excès du carnaval de Salvador rebutent, il existe heureusement une alternative : le carnaval de Maragojipe (ma-ra-gou-ji-pé).

La ville de Maragojipe, dans le "Recôncavo baiano", est située à quelques 130 km de Salvador.

Son Carnaval séculaire vient d'être promu en tant que "Patrimônio Imaterial da Bahia", c'est à dire en VF "patrimoine immatériel de Bahia"...ça en jette, non ?

(pour les lusophones, voir http://www.comunicacao.ba.gov.br/noticias/2009/02/23/carnaval-de-maragojipe-e-bem-imaterial-da-bahia)

Cette dénomination permet de valoriser et de protéger des traditions bahianaises plus que centenaires telles que la "samba de roda" ou la Capoeira.

Il faut dire que ce Carnaval est effectivement très intéressant et plus qu'attachant, car il offre un parfait mélange d'une tradition européenne (telle qu'elle existe à Venise, pour citer l'exemple le plus connu), celle des Masques, mais transplantée sous les tropiques (et 30° à l'ombre !).

Il reste fidèle à ce devait être le carnaval de Salvador il y a quelques années : familial, bon enfant, mais avec un coté délire de bon aloi.

On espère désormais que l'esprit de ce carnaval soit effectivement préservé dans les années à venir, et qu'il reste notamment à l'abri d'une exploitation commerciale, voire - pire encore - d'un débarquement de "gringos" en quête de nouvelles sensations.

Donc, chut, n'en parlez à personne !